Halte à la dictature du bien-être en temps de confinement

 

Cela fait un peu plus d’un mois que nous sommes invités à rester dans nos appartements et on peut dire que cette expérience du confinement est une drôle d’aventure.

Dans un premier temps, j’ai gardé le silence, incapable de m’exprimer face à une situation totalement inédite pour moi. J’avais besoin de la vivre pleinement pour pouvoir en comprendre les rouages. J’ai donc observé ce qui se déclenchait en moi, en tenant compte d’un certain nombre de variables qui caractérisaient ma vie au moment où la décision de tous nous confiner est entrée en vigueur.

Moi qui suis si prolixe en temps normal, j’ai éprouvé un fort besoin de silence. J’ai lu, écouté, entendu, réfléchi et ressenti. J’ai eu des jours sombres, d’autres plus joyeux et je me suis demandé ce que j’aurais aimé entendre ou lire pour m’accompagner dans ces instants tellement particuliers.  

Ne nous voilons pas la face. La période est compliquée à vivre et la situation est hautement stressante pour un grand nombre de personnes. Parce qu’il faut bien le dire, nous ne sommes pas tous égaux devant le confinement.

En effet, être en quarantaine, en famille quand tout va bien, ça peut être une expérience intéressante. Être 24h/24 avec ceux que l’on aime, pouvoir profiter les uns des autres, s’aimer, se le dire, se le montrer… Voilà qui peut être plutôt agréable, d’autant plus si l’on vit dans une maison spacieuse avec jardin.

Mais il y a des gens qui étaient en instance de divorce au moment du confinement. Il y a des enfants battus, des conjoint(e)s maltraité(e)s physiquement ou psychologiquement. Il y a des gens qui souffrent de maladies chroniques qui nécessitent des suivis médicaux réguliers et qui ne pouvant plus bénéficier de leurs soins, n’ont d’autre choix que de vivre avec la douleur. Il y a ceux dont les enfants sont anxieux, dépendants ou différents, qui sont littéralement vampirisés par leur progéniture. Il y a ceux qui souffrent de troubles dépressifs et qui se retrouvent enfermés avec encore plus de temps et d’espace pour ruminer. Il y a aussi ceux qui sont seuls, dont la connexion est mauvaise et qui se trouvent particulièrement isolés. Enfin, et j’en oublie sans doute beaucoup, il y a ceux qui sont fragiles économiquement et qui redoutent les conséquences matérielles et financières de cette crise.

Ces gens-là, plus que les autres, peuvent être pris d’angoisses terribles, de troubles du sommeil et de toutes sortes de difficultés psychologiques qui ne leur permettent pas de vivre ce confinement avec légèreté. Et quand on regarde la liste ci-dessus, on se rend compte qu’en fin de compte, beaucoup de personnes sont touchées.

Or quand ils vont sur les réseaux sociaux ou lorsqu’ils suivent les médias, ils peuvent penser que leur souffrance n’est pas entendable car il y a un impératif de survie qui dépasse toute autre considération. Et ça, je trouve ça affreusement violent. Il y a dans cette période beaucoup trop de jugements, trop d’injonctions : « il faut faire si, et surtout pas ça, etc. » Et je suis convaincue que cela peut faire de très lourds dégâts chez ceux qui ne se sentent pas la force de mettre en place tous les bons conseils qui fleurissent de partout. 

C’est pourquoi j’ai décidé de partager non pas des conseils mais quelques petites astuces qui m’aident à décompresser et à relâcher un peu la tension. Cela n’a pas vocation à être un « manuel du savoir-être confiné ». C’est juste un partage de mes réflexions, de mon ressenti et de mon expérience. C’est également une manière pour moi d’être avec vous dans cette drôle d’histoire. Et si au final, ça peut aider ne serait-ce qu’une personne ou deux alors je serai ravie.

Pour ceux qui vont trop mal et qui ne parviennent pas à mettre en place des routines ou des échappatoires salvateurs, je crois qu’il est essentiel d’oser demander de l’aide. Il y a de nombreux groupes de soutien et même si vous n’avez pas les moyens, il est possible de vous faire aider à distance et bénévolement le temps du confinement.

Alors, si ça va mal pour vous, n’hésitez pas à me laisser un message. J’ai décidé de consacrer quelques heures chaque semaine pour accompagner gracieusement ceux qui se sentent au bout du rouleau. Merci dans ce cas de me contacter en MP. Bien entendu, je ferai au mieux et si j’ai trop de demandes, je vous adresserai vers des confrères de confiance. Bon courage à tous et à très bientôt afin de découvrir mes astuces pour mieux vivre cette période difficile.